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30 septembre 2019

Hommage national à Jacques Chirac

Publication : (actualisé le ) par Paul Baquiast

Lundi 30 septembre 2019 à 15 h, le lycée Santos-Dumont s’est joint à la nation toute entière pour rendre un hommage au Président de la République Jacques Chirac, décédé le 26 septembre. Tandis que les drapeaux étaient en berne, une minute de silence a été tenue dans chacune des classes ainsi que, pour les élèves, les enseignants n’ayant pas cours et les personnels administratifs et techniques, dans la salle N° 1 Brazil. Un hommage républicain de la communauté éducative empli d’émotion et de dignité.

Les professeurs ont fait précéder ce temps de recueillement d’une réflexion sur l’action de l’ancien président de la République, sur les institutions et sur les valeurs de la République Française.

Le proviseur, M. Baquiast, a quant à lui tenu le discours suivant à l’assistance composée d’élèves et de membre du personnels rassemblés en salle n°1 Brazil :

Chers élèves, chers collègues,

Nous voici réunis pour participer, à l’échelle de notre établissement, à l’hommage national rendu à l’ancien président de la République française, Jacques Chirac. Au delà des sentiments personnels que chacun d’entre nous peut ressentir à son égard, l’hommage que nous rendons ensemble est un hommage aux valeurs républicaines dont il a été un temps l’incarnation institutionnelle et que l’Ecole s’efforce de faire vivre au quotidien.

Une institution n’étant pas désincarnée, quelques éléments de contextualisation sont sans doute nécessaires pour mieux comprendre ce qu’a représenté Jacques Chirac dans le monde politique français.

Jacques Chirac, c’est d’abord une longévité politique exceptionnelle. Il se lance dans la vie politique en 1964, à l’âge de 32 ans. Il sera deux fois premier ministre et deux fois président de la République. Il se retirera de la vie politique, après y avoir occupé les premiers rôle durant 43 ans, au terme de son deuxième mandat, en 2007. Malade, ses apparitions se font alors rares mais sont grandement appréciées d’une part croissante de l’opinion publique qui aime sa proximité avec les gens et son côté bon vivant.

Le bilan politique est controversé et complexe. Si on a pu lui reprocher une forme d’immobilisme lors de son deuxième mandat, afin de ne pas prendre le risque des discordes civiles, comment ne pas retenir qu’il a incarné la grandeur et l’indépendance de la France en refusant de suivre les Etats-Unis dans la guerre d’Irak qui sans raison valable allait ébranler durablement les équilibres géopolitiques du monde ? Comment ne pas retenir le discours du Vel d’Hiv où il reconnait la part de responsabilité de la France dans la partie française du génocide des juifs, comprenant qu’une nation se grandit à reconnaître ses fautes plutôt qu’à les taire ? Comment oublier, à l’heure où le dérèglement climatique se fait chaque jour plus prégnant son discours sur la maison qui brule et nous qui regardons ailleurs ? Comment ne pas retenir, à l’heure où partout dans le monde progresse les discours de refus de l’autre et de replis sur soi, son discours de refus absolu des extrêmes politiques ? "tout dans l’âme de la France dit non à l’extrémisme." Comment ne pas oublier, pour ce qui concerne l’Ecole, qu’il y a renforcé la qualité du vivre ensemble en y affirmant la laïcité et en solutionnant le problème des signes religieux à l’Ecole avec la fameuse loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostentatoire.

A travers la minute de silence que nous allons partager, au delà de l’homme, avec ses qualités et -parce-que justement c’est un homme - ses limites, c’est bien l’idéal démocratique et humaniste de la République, qui lui ne meurt pas mais se perpétue au delà de ceux qui l’incarnent en un moment T, que nous allons célébrer.