Jeudi 25 novembre, les classes de 1^ère AGEC et 1^ère BPGA embarquent pour un voyage vers le passé. Encadrés par leurs enseignants (Mmes Amsaleg, Bernardino, Coubard et M. Mathias), ils sont accueillis par les médiateurs du CERCIL à l’ancienne gare de Pithiviers.

A travers une promenade urbaine d’une heure trente, élèves et professeurs empruntent le même chemin que les Juifs, arrivés de la gare d’Austerlitz, arpentaient jusqu’au camp. Grâce aux images d’archives et à leur analyse, le groupe prend conscience du rôle de l’État français dans l’internement et la déportation des Juifs français, mais aussi de la place du camp dans la ville. C’est aussi le moment pour certains élèves de découvrir, dans un tout autre registre, les activités agricoles, car la zone industrielle que nous traversons contient des silos à grains et une sucrerie dans laquelle ont d’ailleurs travaillé des internés du camp.

Après un repas roboratif pris au mess de la gendarmerie de Pithiviers, le groupe se rend l’après-midi au musée mémorial des enfants du Vel’d’Hiv’à Orléans. Si le matin avait été plus consacré à la rafle du billet vert en 1941, la visite du musée permet de mettre en perspective les camps d’internement du Loiret dans la rafle du Vel’d’Hiv’ en 1942. Les élèves sont très touchés par la brutale séparation des enfants et des mères et par le fait qu’ils sont laissés seuls plusieurs semaines. La dernière salle est particulièrement émouvante : elle contient autant de cases que d’enfants passés par les camps du Loiret et fait écho à la stèle commémorative du matin. Nos élèves se mettent à la recherche de la photo d’un enfant dont ils avaient relevé le nom sur la stèle. Notre périple se termine par un atelier cinéma : les médiateurs présentent quatre extraits de films sur la rafle du Vel’d’Hiv’ qu’ils analysent avec justesse et pertinence.

C’est une sortie qui a marqué de nombreux élèves : les archives et surtout le morceau de baraquement du camp de Pithiviers présent au musée ont fait toucher aux élèves la réalité du sort destiné aux Juifs de France. Dans le contexte actuel, il n’était pas anodin de leur faire prendre conscience des dérives antisémites de la société française de l’époque, de la propagande et des stéréotypes qu’elle véhicule. Les médiateurs ont eu à cœur de montrer que ces processus de stigmatisation des étrangers existent encore de nos jours.

Merci aux élèves qui, malgré les températures hivernales, ont été attentifs tout au long de la journée. Merci à mes collègues qui ont accepté de les accompagner et qui, par leur ferme bienveillance, ont facilité le déroulement de la sortie.

Fabienne Amsaleg-Menigot