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Intervention de l’association DCL en 1STMG le 07/11/2022

Publication : par A.Fouillard

Ce mardi 07 novembre, l’association DCL (Dessinez - Créez - Liberté) intervenait pour la deuxième fois dans notre lycée, pour animer une discussion libre autour de la liberté d’expression, ses enjeux, son cadre légal, ses origines historiques et sa nécessité dans le cadre de l’exercice de la démocratie. La discussion a toujours pour support le dessin de presse, les médias et les réseaux sociaux de manière générale. Les élèves de 1STMG ont eu la grande chance de rencontrer Simon Fieschi, membre de l’association DCL, survivant de l’attentat de Charlie Hebdo, comme il aime à se définir, survenu le 7 janvier 2015. Un échange constructif, s’est rapidement mis en place. Simon a l’art du récit, il interroge les élèves et ne les laisse pas de marbre. Très vite, on se rend compte que, pour beaucoup d’élèves, la liberté d’expression a de vraies limites qui ne sont pas forcément légales mais de l’ordre de l’émotionnel, il ne faut pas dire ce qui pourrait blesser des gens. Chacun évoque des faits de l’actualité, les unes de Charlie Hebdo mais aussi des opinions émises sur les réseaux sociaux qui ont fait polémique, entrai-né des menaces et conduit à des actions en justice. L’affaire Mila et bien d’autres sont évoquées spontanément par les élèves qui usent de leur liberté d’expression au sein de la classe. Dans chaque prise de parole des élèves, on sent que chacun réagit plus en tant qu’individu que citoyen. Il est question d’identité personnelle, de religions, d’origines… Chacun réagit en fonction de ses identités plurielles. Mais, il s’agit vraiment d’un débat, chacun s’exprime, Simon et Mathieu recadrent les faits, apportent des éclairages juridiques et finalement même si le ton est parfois vif ou mordant, chacun s’écoute. Progressivement, nous, les enseignants, nous sentons que les élèves commencent à toucher du doigt la différence entre juger sur un plan moral la liberté d’expression et comprendre ce qu’elle représente légalement grâce à de nombreux exemples détaillés avec eux. Nous assistons à un beau moment, un de ceux que les élèves garderont très certainement en mémoire car Simon Fieschi incarne la liberté d’expression, cette liberté d’expression touchée au corps. Les élèves en sont bien conscients puisque certains n’hésitent pas à lui demander pourquoi il a continué à travailler chez Charlie Hebdo. Bien sûr, Simon Fieschi évoque les menaces qu’il a reçues après l’attentat mais surtout ce qui l’a conduit à poursuivre son engagement, à savoir incarner les valeurs à l’origine de la fondation d’un journal qui a plus de 50 ans, parler des choses qui fâchent, faire bouger les esprits et pourquoi pas entrainer des prises de conscience mais aussi le fait qu’il fallait continuer pour ceux qui n’étaient plus là . Aujourd’hui, Simon Fieschi marche alors qu’il ne devait plus marcher, il témoigne et surtout, il vient avec dignité et engagement dans les classes, à la rencontre de nos jeunes pour faire vivre la liberté d’expression et ça marche ! Les élèves ont compris que même si nous n’avons pas les mêmes opinions, ce qui compte, c’est de comprendre que la liberté d’expression est un droit, un droit au cœur de nos institutions, au cœur de la démocratie, établi sous la Révolution française, qui a des limites, celles définies par la Loi et qu’en défenseurs de la liberté d’expression, chacun a le devoir d’écouter l’autre pour faire avancer des causes.

Mme Moret

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